N'est-il pas réducteur d'appréhender l'orthophotographie comme un simple fond de plan ? Si l'image aérienne est un fond de plan, un « poster », le processus d'ortho-rectification et les
nombreuses caractéristiques qui incombent à sa production en font un outil pour le géomaticien au sein de son service Système d'Information Géographique. Il s'agit alors de bien comprendre comment une orthophotographie est produite pour se questionner sur son utilisation et s'interroger sur les services qu'elle peut rendre. Au travers de différents exemples d'utilisations de l'orthophotographie, nous verrons que la « course au pixel » n'est pas vraiment gage de la qualité et de l'intérêt de la donnée. Les enjeux pour le géomaticien se portent plus sur la précision et l'actualisation des données, des mesures auxquelles le non initié ne portera pas immédiatement attention, obsédé par les détails qu'il peut y trouver. Alors, si l'on prend du recul sur cet outil aujourd'hui très démocratisé dans la cartographie Web, pour ne pas dire indispensable pour le repérage et l'habillage des cartes, nous verrons l'intérêt qu'il suscite pour la vectorisation de données géographiques et la modélisation en trois dimensions du territoire. Si l'Institut National Géographique était le principal producteur l'orthophotographie avant les années 2000, il y a aujourd'hui une demande suffisamment forte pour faire émerger des entreprises privés pour réaliser des orthophotographies plus locales et plus précises que ce que propose l'IGN. Mais c'est sans compter l'apparition de nouveaux vecteurs d’acquisition d'images aériennes, comme le drone et le satellite, qui offrent des possibilités intéressantes et pourraient répondre à des besoins liés aux Système d'Information Géographique.